Le 6 décembre 2017, le président américain Donald Trump a déclaré que les États-Unis reconnaissent Jérusalem comme la capitale d'Israël et, en conséquence, y déplaceront leur ambassade (voir sources ci-dessous), tout en réaffirmant également leur engagement en faveur du processus de paix et en précisant que les États-Unis soutiendraient une solution à deux États, si elle est approuvée par les Israéliens et les Palestiniens. Malgré l'accent mis sur la paix, cette déclaration risque fort de jeter de l'huile sur le feu au Moyen-Orient.

Les États-Unis eux-mêmes sont bien conscients de ce danger, puisque le département d'État a demandé "à son personnel de reporter tous les voyages, sauf ceux qui sont essentiels, en Israël, à Jérusalem et en Cisjordanie jusqu'au 20 décembre", selon Reuters.

Il est fort probable que l'équilibre fragile qui se reconstruisait très lentement malgré, par exemple, la crise de Hariri, où la plupart des acteurs ont fait preuve de retenue, et malgré les difficultés restantes liées à la recherche d'une paix constructive en Syrie, sera brisé.

En effet, avec cette démarche, les États-Unis obligent tous les acteurs à prendre des positions fortes, qu'ils ne peuvent pas ne pas prendre, mais qui ne sont très probablement pas dans l'intérêt d'une région plus pacifique. Ces positions rendront également plus difficiles les négociations diplomatiques subtiles et les convergences d'intérêts, comme celles qui se sont développées entre l'Arabie Saoudite et Israël (voir par ex. Les signaux : La Chine entre dans le Fray au Moyen-Orient ; Israël Entretien sans précédent ; Arabie Saoudite...).

En conséquence, la tension est encore montée d'un cran au Moyen-Orient. Pendant ce temps, la position d'Israël pourrait devenir non pas plus mais moins sûre.

Compte tenu des discussions qui ont précédé la déclaration du président américain, où la plupart des alliés occidentaux et arabes ont mis en garde l'Amérique contre cette démarche, position confirmée par les premières réactions internationales à la déclaration américaine, on peut se demander dans quelle mesure la nouvelle configuration désormais créée sert, ou au contraire mérite, la puissance et l'influence américaines. Les États-Unis pourraient de plus en plus être perçus comme une puissance encore puissante, certes, mais une puissance qui doit être contenue parce qu'elle est aussi prête à semer le trouble en n'envisageant pas toutes les conséquences.

Les prochaines chaînes d'actions réactions ainsi déclenchées devront être suivies de près.

Impact sur les enjeux et les incertitudes

? Les actions, notamment des acteurs musulmans, au-delà des déclarations (incertitudes critiques)

➚  Tension au Moyen-Orient
➙➚ Menace pour Israël
➚ ?  Test de l'influence et du pouvoir des États-Unis

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Les États-Unis demandent aux responsables de reporter au 20 décembre les voyages en Israël et en Cisjordanie.

WASHINGTON - Le département d'État américain a envoyé mercredi un câble à tous ses postes diplomatiques dans le monde, demandant à ses fonctionnaires de reporter les voyages non essentiels en Israël, à Jérusalem et en Cisjordanie jusqu'au 20 décembre, selon une copie du câble consultée par Reuters.


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https://twitter.com/IsraelHatzolah/status/938481689751408645

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Frustration et fureur des Arabes face à la déclaration de Trump sur Jérusalem

LE CAIRE/AMMAN/BEYROUTH (Reuters) - Les Arabes ont dénoncé le projet du président Donald Trump de transférer l'ambassade américaine en Israël à Jérusalem comme une gifle, mais peu d'entre eux pensaient que leurs gouvernements feraient beaucoup en réponse.

La décision de Trump concernant l'ambassade : Les Palestiniens déclarent trois "jours de rage" en Cisjordanie ; le monde arabe est scandalisé.

Les factions palestiniennes de Cisjordanie ont annoncé mardi qu'elles allaient mener trois jours de protestation à travers la Cisjordanie en raison de la décision attendue du président américain Donald Trump concernant la politique américaine sur Jérusalem.

La décision américaine sur Jérusalem pourrait déclencher de nouveaux affrontements dans la région : Erdoğan

ANKARA Une éventuelle démarche des États-Unis visant à reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël pourrait provoquer l'indignation du monde islamique et conduire à de nouveaux affrontements dans la région, a déclaré le président Recep Tayyip Erdoğan le 6 décembre. "Tout faux pas de ce genre peut provoquer l'indignation dans le monde islamique, dynamiter le terrain pour la paix et allumer de nouvelles tensions et de nouveaux affrontements", a déclaré Erdoğan le 6 décembre.

Trump va reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, bouleversant des décennies de politique américaine.

Le président Donald Trump va reconnaître mercredi Jérusalem comme capitale d'Israël et mettre en route le déménagement de l'ambassade des États-Unis dans la ville antique, ont indiqué de hauts responsables américains, une décision qui bouleverse des décennies de politique américaine et risque d'alimenter la violence au Moyen-Orient.

Publié par Dr Helene Lavoix (MSc PhD Lond)

Dr Hélène Lavoix, PhD Lond (relations internationales), est la présidente de The Red Team Analysis Society. Elle est spécialisée dans la prospective stratégique et l'alerte précoce pour les relations internationales et les questions de sécurité nationale et internationale. Elle s'intéresse actuellement notamment à la guerre en Ukraine, à l'ordre international et à la place de la Chine en son sein, au dépassement des frontières planétaires et aux relations internationales, à la méthodologie de la prospective stratégique et de l'alerte précoce, à la radicalisation ainsi qu'aux nouvelles technologies et à leurs impacts sécuritaires.

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